En 2017 les Français élisaient le plus jeune président de leur histoire et lui donnaient une majorité confortable à l’Assemblée nationale. Les partis traditionnels de droite et de gauche s’effaçaient de la scène politique. L’Assemblée comptait 75 % de nouveaux députés. Le « dégagisme » triomphait (voir notre article de juin 2017), teinté d’une abstention record.

Au printemps 2022 Emmanuel Macron avait été réélu, mais deux mois plus tard il perdait nettement sa majorité parlementaire, au cours de Législatives qualifiées de débâcle électorale par les médias les plus modérés. Le dégagisme frappait à nouveau, la moitié des députés perdant leurs sièges (voir notre article de juin 2022). Aucune majorité ne se dégageait à l’Assemblée nationale. Le gouvernement allait abuser de l’article 49-3 de la Constitution, qui permet de faire passer des lois sans majorité absolue.

En 2024 une nouvelle phase vient d’être franchie. Elle a eu lieu en quatre étapes, commençant par les élections européennes du 9 juin, la dissolution surprise de l'assemblée nationale, les législatives des 30 juin et 7 juillet, puis de la mise en place poussive d’un nouveau gouvernement, minoritaire à l'Assemblée. Une situation chaotique.

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